Journée à Douai au musée de la Chartreuse, à l’exposition Brenet et à la Collégiale Saint-Pierre, le 21 mars 2025
Il fallait se lever tôt pour la visite à Douai (train à 7h50) mais les courageux qui ont fait le voyage ne l’ont pas regretté. Les 24 participants de la SHAF étaient accueillis par Pierre Bonnaure, directeur du musée de la Chartreuse, Françoise Baligand, directrice honoraire du musée et Marie Fournier, docteur en histoire de l’art qui leur avaient préparé un programme riche, dense et par conséquent passionnant.

Collections permanentes
Le programme de la matinée était consacré à la visite des collections permanentes du musée de la Chartreuse, présentées par Pierre Bonnaure qui en a notamment commenté l’actualité : restaurations, raccrochages, dépôts, sorties des réserves, une dynamique qui nous a réservé de belles surprises.
Commencée devant le Polyptyque de la Trinité de Jean de Bellegambe, la visite se poursuit devant une toile récemment attribuée à Lavinia Fontana, en présence de Philippe Costamagna son découvreur. La visite des collections permanentes s’achève dans la chapelle de l’ancien couvent des Chartreux de Douai où sont présentées les sculptures.

Une visite des réserves du musée permet encore de découvrir La Flagellation de Lodovico Carracci, momentanément stockée là entre deux accrochages.
Exposition Nicolas-Guy Brenet
Le programme de l’après-midi débute par la visite de l’exposition monographique « Brenet, un peintre du roi à Douai au XVIIIe siècle », commentée par les deux commissaires, Pierre Bonnaure et Marie Fournier, spécialiste de l’artiste (thèse soutenue en 2022 et catalogue raisonné aux éditions Arthena en 2023).

Cette présentation permet de découvrir Nicolas-Guy Brenet (1728-1792), peintre d’Histoire avec des sujets religieux, mythologiques, allégoriques ou associant histoire et morale : un peintre qui reçut plusieurs commandes douaisiennes pour la collégiale et pour la grand’chambre du parlement de Flandre où il exécute six grandes figures allégoriques.
Marie Fournier souligne comment Brenet participe au renouveau de la peinture d’histoire avec « un nouveau langage, alliant monumentalité des figures, mise en scène dramatique et pittoresque du costume ». Et effectivement nous découvrons un coloriste qui agrémente ses portraits de tissus aux camaïeux chatoyants et aux imprimés contrastés.

Collégiale Saint-Pierre
À la collégiale Saint-Pierre, Françoise Baligand nous explique comment cet édifice est devenu un véritable musée du XVIIIe siècle : par des commandes d’abord, et c’est le cas du Triomphe de la Vierge par Nicolas Guy Brenet pour la chapelle du Dôme où les anges de la toile dialoguent avec les statues ; mais aussi par l’installation après la Révolution de nombreux tableaux provenant d’abbayes de la région (Marchiennes, Saint-Amand, Anchin, Flines…).

À noter deux vitraux par Claudius Lavergne, artiste qui fera l’objet d’une communication en juin devant la SHAF.
Cette visite restera gravée dans nos mémoires : les participants étaient unanimes pour manifester leur satisfaction et pour remercier chaleureusement Pierre Bonnaure, Françoise Baligand et Marie Fournier.
Compte-rendu par Brice Leibundgut
Pour en savoir plus :
Françoise BALIGAND, La peinture religieuse à Douai sous l’Ancien Régime, Société d’Agriculture, sciences et arts de Douai, Douai, 2018.
Marie FOURNIER, Nicolas-Guy Brenet 1728-1792, Arthena, 2023, 360 pages, 361 illustrations.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Brice Leibundgut (22 mars 2025). Journée à Douai au musée de la Chartreuse, à l’exposition Brenet et à la Collégiale Saint-Pierre, le 21 mars 2025. Société de l’Histoire de l’Art Français (SHAF). Consulté le 10 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13jvn
