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Exposition « Les mondes de Watteau »  au musée Condé, château de Chantilly

Auprès des peintures et dessins de Watteau conservés au musée Condé, issus de la collection du duc d’Aumale,  des prêts issus d’institutions et de collections privées d’Europe et des États-Unis (dont de nombreuses œuvres inédites) permettent de pénétrer les mondes de l’artiste, approchés sous forme de cinq sections.

Tout d’abord nous sont présentés un ensemble de divers portraits, autoportraits et types. Souvent, une pose aussi bien qu’un un instantané psychologique retient l’attention de l’artiste.

Visage de jeune garçon, vers 1718, pierre noire et sanguine. Paris, musée Cognacq-Jay © Paris musée Cognacq-Jay

L’on connaît l’importance de la copie dans la formation des artistes. Grâce à sa proximité avec Claude III Audran, « concierge » (c’est-à-dire conservateur) du Luxembourg, qu’il assiste après un passage chez Claude Gillot, il peut copier Rubens. Il s’inspire aussi de l’école vénitienne. Ainsi le célèbre Amour désarmé (tableau de la collection du duc d’Aumale, donc à  Chantilly) est très inspiré d’un dessin de Véronèse qui appartenait à Mariette, aujourd’hui au Louvre.

L’Amour désarmé, vers 1715, huile sur toile. Chantilly, musée Condé ©RMN-Grand Palais-Domaine de Chantilly-Harry Bréjat

Watteau se penche également sur le monde contemporain. Des dessins de soldats du début de sa courte carrière voisinent avec un pèlerin de Saint-Jacques ou encore avec un jeune savoyard et aussi une superbe étude d’un jeune Noir.

Pèlerin de St-Jacques, vers 1716, sanguine, pierre noire et rehauts de blanc. Paris, Petit-Palais © Petit-Palais-Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Jeune Savoyard à la marmotte, entre 1708 et 1716, sanguine et pierre noire. Paris, Petit-Palais © Petit-Palais-Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

La section suivante nous conduit dans le monde des modes et costumes « de divertissement », prélude à ses fêtes galantes. Watteau pousse ici très loin l’étude des vêtements et habille souvent d’habits  divers les nombreux musiciens et musiciennes qu’il se plaît à représenter. Notons qu’un tiers de son œuvre peint peut être rattaché à la pratique musicale. Par exemple, le tableau Le donneur de sérénades nous donne à voir un guitariste  qui accorde son instrument, vêtu d’un habit de divertissement et voisine avec le dessin préparatoire très nerveux, incisif, à la sanguine relevée de pierre noire .

Le donneur de sérénades, vers 1715, huile sur toile. Chantilly, musée Condé © RMN-Grand Palais-Domaine de Chantilly-Adrien-Didierjean

La dernière section offre au visiteur le thème pour lequel est bien connu Watteau : la fête galante. On y trouve  des œuvres qui ont été peu ou pas exposées en France et le prototype de la fête galante qu’est La promenade sur les remparts (coll. part.). Le plaisir pastoral (Chantilly), récemment restauré, est présenté avec deux de ses dessins préparatoires, ce qui permet de  pénétrer dans la genèse de l’œuvre.

Enfin, en guise de conclusion, on admirera le Recueil Jullienne que fit graver son ami, Jean de Jullienne, directeur de la manufacture des Gobelins.

Compte-rendu par Hélène Guicharnaud.

Catalogue sous la direction de Baptiste Roelly et Axel Moulinier.

Musée Condé, château de Chantilly, jusqu’au 15 juin 2025.


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Brice Leibundgut (20 mars 2025). Exposition « Les mondes de Watteau »  au musée Condé, château de Chantilly. Société de l’Histoire de l’Art Français (SHAF). Consulté le 10 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13jck


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