Visite de la chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière le 21 janvier 2025
Une vingtaine d’adhérents de la SHAF se sont retrouvés mardi 21 janvier à la Salpêtrière pour visiter la chapelle Saint-Louis sous la conduite de Nathan Rafowicz, architecte et doctorant en architecture à Paris Val-de-Seine.

Cette chapelle – mais s’agit-il d’une véritable église ou d’une chapelle ? – a été construite dans les années 1670 suite à une commande de Louis XIV à son architecte Louis Le Vau, reprise, à la mort de ce dernier un an plus tard, par Libéral Bruant, l’architecte des Invalides.
Autour d’un dôme à base octogonale surmonté d’un clocheton, se déploient quatre nefs qui forment une croix grecque, l’une des nefs s’appuyant sur les ailes Mazarin et Lassay de l’hôpital pour former un porche, entrée principale de la chapelle.

Ce plan est complété par quatre grandes chapelles lobées et lovées dans les angles des nefs, lui donnant, comme on peut le voir ci-dessus, une forme de trèfle à quatre feuilles. Vu avec un drone, le bâtiment peut avoir un aspect oriental avec plusieurs coupoles.
À l’intérieur, la lisibilité de ce plan à quatre axes de symétrie est perturbée par la fermeture d’une nef pour former un « magasin », mais aussi plus récemment par la clôture d’une chapelle pour des questions d’isolation (qui permet de la chauffer pour le culte qui y est pratiqué). L’élévation de la croisée centrale (sous le dôme octogonal) et les trois nefs dégagées mettent en valeur la stéréotomie de l’édifice.

Sur une carte postale ancienne, on peut voir la disposition de l’autel dans cette croisée des nefs, ce qui permettait de réunir sans les mélanger diverses catégories de personnes indigentes installées dans les différentes nefs lors des offices religieux.
Plusieurs sculptures ont fait l’objet de commentaires, notamment celles en plâtre installées sous le portique du porche, dont la statue de Caïn par Antoine Etex, et le haut-relief de marbre installé dans une niche de la nef d’entrée, une représentation en marbre de Sainte Anne trinitaire, peut-être de l’entourage de Jacques Sarrazin ou de Gérard van Opstal.

Nicolas Sainte Fare Garnot précise la circulation des tableaux au fil des siècles. De nombreuses œuvres classiques sont anonymes ou font seulement l’objet d’attributions, à noter cependant une Sainte Famille de Jean-Pierre Rivalz.
La visite se termine par la découverte du « magasin » qui abrite un bric-à-brac d’objets liturgiques et de tableaux, mais aussi en sous-sol un ancien abri antiaérien !
Merci à Nathan Rafowicz de nous avoir présenté ce monument à l’élégance classique, doté d’un grand potentiel que l’AP-HP, propriétaire des lieux, ne manquera pas de mettre en valeur.
Compte-rendu par Brice Leibundgut.

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Brice Leibundgut (22 janvier 2025). Visite de la chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière le 21 janvier 2025. Société de l’Histoire de l’Art Français (SHAF). Consulté le 10 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/134s0
