Visite de l’église Saint-Joseph-des-Carmes le 19 décembre 2024
Une vingtaine d’adhérents de la SHAF se sont retrouvés le 19 décembre après-midi pour visiter l’église Saint-Joseph-des-Carmes, 70, rue de Vaugirard à Paris, sous la conduite de Véronique Milande, responsable de la Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles (COARC) de la Ville de Paris.

Cette église a été construite au début du XVIIe siècle pour les Carmes Déchaux. Mais c’est aussi le lieu du massacre en septembre 1792 d’une centaine de prêtres dont les restes se trouvent dans la crypte qui abrite aussi le tombeau de Frédéric Ozanam. Joséphine et Alexandre de Beauharnais y furent incarcérés à la Révolution, l’église et le couvent étant alors transformés en prison.
La visite commence par les chapelles latérales, et notamment trois d’entre elles aux décors à la fois riches et « très tapissants » réalisés pour l’une par Abraham Van Diepenbeeck, la deuxième par Claude Deruet et la troisième par Georges Lallemant,. Trois chapelles respectivement concédées à Jacques d’Étampes, à la famille des Rieux et à Pierre Brûlart de Sillery pour y enterrer leurs proches.

Les nombreuses statues en ronde-bosse de cette église font l’objet de commentaires de Geneviève Bresc-Bautier éclairant leur possible attribution : en particulier la Vierge à l’enfant qui joue en regardant sa mère dans les yeux pourrait être de Jacques Sarrazin, sculpteur par ailleurs des statues de saint Pierre et de sainte Madeleine. Une autre Vierge à l’enfant est l’œuvre d’Antonio Raggi, d’après un dessin du Bernin.

Sous la coupole peinte en trompe l’œil par Walter Damery, peut-être une des premières coupoles d’église parisienne, montée sur tambour, les participants écoutent les explications de Nicolas Sainte Fare Garnot à propos du tableau d’autel, une Présentation de Jésus-Christ, œuvre de Quentin Warin : il démontre la rupture qu’il représente avec l’école de Fontainebleau et insiste sur l’ouverture donnée par la perspective qui semble se prolonger vers le chœur des moines qui était situé derrière l’autel. Cette œuvre fut longuement décrite et admirée par Philippe de Chennevières.

Geneviève Bresc-Bautier commente le relief sculpté représentant la Cène devant la table d’autel, œuvre d’Evrard d’Orléans, ainsi que le relief du XIXème siècle par Auguste Préault dans une chapelle : Anne Pingeot rappelle que ce Cénotaphe de l’abbé Liautard (1848) dont les allégories sont en chêne et le buste en bronze fut démonté dans les années 1960 pour être vendu aux US et rétabli en 1983 par le service des églises de Paris d’alors.
La visite se poursuit par la découverte de l’Oratoire Saint-Baptiste, petite chapelle complétée par un hagioscope donnant sur l’église, où vint le Chancelier Séguier. La visite s’achève dans la crypte et ses trois salles successives.
Un grand merci à Véronique Milande de la COARC pour sa présentation, aux bénévoles de l’association « Art, culture et foi » qui nous ont accompagnés, à Geneviève Bresc-Bautier, à Anne Pingeot et à Nicolas Sainte Fare Garnot pour leurs explications éclairantes.
Compte-rendu par Brice Leibundgut.

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Brice Leibundgut (20 décembre 2024). Visite de l’église Saint-Joseph-des-Carmes le 19 décembre 2024. Société de l’Histoire de l’Art Français (SHAF). Consulté le 10 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12yzd
