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Exposition « Nadia Léger. Une femme d’avant-garde » au musée Maillol

Récemment sortie d’un quasi anonymat par quelques rarissimes expositions, Nadia Léger est l’objet d’une nouvelle présentation au musée Maillol. C’est donc presqu’à une découverte que nous convie le musée de la rue de Grenelle.

Avant de devenir Nadia Léger, l’artiste connut un destin mouvementé. Née en 1904 en Biélorussie, réfugiée adolescente en Russie, elle entame des études d’art à Smolensk auprès de Malevitch et réalise des œuvres suprématistes. Elle s’inscrit ensuite à l’école des Beaux-arts de Varsovie et épouse un peintre, Stanislas Grabowski.

Nadia Léger, Jeune fille suprématiste, 1922

Son sort se modifie radicalement lorsqu’en 1925, elle va à Paris. Dès son arrivée, elle fréquente le milieu des artistes de Montparnasse. Elle est alors influencée par Amédée Ozenfant et Hans Arp avant de devenir élève de Fernand Léger qu’elle ne quittera plus. Sous son influence, elle adoptera l’usage des couleurs pures pour dépeindre la vie moderne.

Nadia et Fernand Léger

Une part importante de sa tâche fut d’assister Léger dans son rôle de maître d’un atelier qui, pendant une trentaine d’années, de 1924 à 1955, forma environ 350 artistes, de toutes nationalités, comme Nicolas de Stael, , et tant d’autres. Pendant la guerre, alors que Léger avait quitté la France pour New-York, Nadia Khodossievitch assure, avec le peintre Georges Bauquier (qu’elle épousera après la mort de Léger), la permanence et la continuité de cette académie.

Affiliée au parti communiste dès 1932, Nadia s’engage alors, sous le pseudonyme de Georgette Paineau, comme agent de liaison au sein des Francs-tireurs et partisans et peint des portraits d’autres activistes.

Nadia Léger, Nature morte au compotier, 1949

Après la guerre, d’une part, elle donne des œuvres plus décoratives (telle la Nature morte au compotier). D’autre part, dans la droite ligne du parti, elle participe activement aux fêtes et s’illustre dans des œuvres imprégnées du réalisme socialiste (Les Mineurs). Elle multiplie les affiches, les portraits des héros du socialisme (Staline, Lénine,…).

La conquête de l’espace par le Russe Youri Gagarine la conduit, dans les années 1960, à un retour vers l’abstraction, reprenant certaines de ses œuvres des années 20 (Naissance de mouvement-Envol 1).

Nadia Léger, Naissance de mouvement-Envol 1, 1922 et 1968

À partir de 1955, à la mort de Fernand Léger qu’elle avait épousé en 1952, elle se consacre à la promotion du maître disparu : musée Fernand Léger de Biot, puis de Lisores dans le Calvados, envoi de plus de 2000 reproductions de ses œuvres en URSS pour l’éducation artistique des citoyens soviétiques. Elle décède à Grasse, en 1982.

Exposition ouverte jusqu’au 23 mars 2025.

Compte-rendu par Hélène Guicharnaud.

Nadia Léger, Les Constructeurs, 1953


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Brice Leibundgut (8 décembre 2024). Exposition « Nadia Léger. Une femme d’avant-garde » au musée Maillol. Société de l’Histoire de l’Art Français (SHAF). Consulté le 10 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12v9k


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