« Louise d’Orléans, première reine des Belges. Un destin romantique », exposition à Chantilly
De la nombreuse famille de Louis-Philippe, seule Louise, l’aînée de ses filles, connut un destin royal. L’exposition actuellement présentée au musée Condé de Chantilly, en association avec le service des Musées et du Patrimoine de Namur, nous plonge dans « le destin romantique » de celle qui fut la première reine des Belges.
Née en Sicile en 1812, elle vient en France au retour d’exil de la famille d’Orléans en 1817. Ainsi que ses frères et sœurs, elle reçut une éducation soignée. Si elle ne fut pas le sculpteur talentueux que fut sa sœur Marie dont elle était très proche, elle sut retenir les leçons d’Ary Scheffer (qui fit ultérieurement son portrait lorsqu’elle régna en Belgique) et de Redouté et reçut les leçons d’histoire de Jules Michelet.
En France, 1830 porta sur le trône Louis-Philippe et, dans le tout récent royaume de Belgique, né de la sécession des provinces méridionales néerlandaises, Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha après que le prudent et politique Louis-Philippe eut décliné l’offre de la couronne pour son fils. En revanche, il fut décidé que Louise d’Orléans épouserait le nouveau monarque ; le mariage unissant une princesse catholique et un luthérien (comme quelques années plus tard pour son frère Ferdinand-Philippe uni à la luthérienne Hélène de Mecklenbourg) eut lieu en 1832 au palais de Compiègne.
La nouvelle souveraine importa en Belgique « le goût Orléans » et collectionna dans des recueils exposés ici pour la première fois des œuvres de Gudin, Granet, Lami, Dauzats, …
Elle fut aussi à l’origine du succès de Franz Xaver Winterhalter à qui le couple royal commanda ses portraits d’apparat, destinés à être reproduits et diffusés par la copie et la gravure. Léopold et Louise s’adressèrent également à Winterhalter pour peindre leurs enfants.
Ce fut encore d’après Winterhalter que furent peints les yeux de membres de sa famille, formant pendants d’un étrange bracelet ayant appartenu à Louise, toute récente acquisition du musée Condé.
Celle-ci, de santé fragile, s’éteignit en 1850, à l’âge de 38 ans. Ce décès prématuré donna lieu à une nouvelle iconographie célébrant la première reine de Belgique.
Compte-rendu par Hélène Guicharnaud.
Catalogue sous la direction de Mathieu Deldicque et Julien De Vos.
Exposition au musée Condé, Chantilly jusqu’au 16 février 2025.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Brice Leibundgut (6 novembre 2024). « Louise d’Orléans, première reine des Belges. Un destin romantique », exposition à Chantilly. Société de l’Histoire de l’Art Français (SHAF). Consulté le 19 janvier 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/12n04
