Exposition « Harriet Backer (1845-1932), la musique des couleurs » au Musée d’Orsay

Femme, artiste (norvégienne), Harriet Backer coche les cases de la doxa contemporaine. Née dans un milieu bourgeois dans une « fratrie » de quatre sœurs toutes dévolues à une pratique artistique, Harriet Backer commence très jeune sa formation artistique auprès de Johan Fredrick Eckersberg dont on ne retrouve trace du grandiose traitement romantique des paysages chez son élève. Après un passage à Munich où elle se lie à Kitty Kielland, elle s’installe avec cette dernière à Paris en 1878 pour dix ans. Elle y suivra les cours de Léon Bonnat, de Gérôme. La production de Backer n’est pas, en effet, révolutionnaire mais typique d’un agréable « juste milieu » inspiré parfois par le naturalisme d’un Bastien-Lepage qu’elle fréquente, comme dans Blanchiment du linge.

Cependant, certaines de ses œuvres témoignent d’une personnalité et d’un talent certains. On retiendra par exemple L’adieu (1878) peint à Munich avant le départ pour Paris ; Femme cousant à la lampe (1890) où la lampe est absorbée par la lumière qu’elle émet ; Le baptême à l’originale perspective et à une mise en espace singulière ou encore Autoportrait dont l’intensité est liée à son inachèvement.

Un aspect intéressant de l’exposition est la présentation d’autres artistes femmes qui, avec Harriet Backer et Kitty Kielland tentent de trouver une place dans la société contemporaine, telle Jeanna Bauck peinte par son amie Bertha Wegmann.

Compte-rendu par Hélène Guicharnaud.

Exposition ouverte du 24 septembre 2024 au 12 janvier 2025.

Catalogue : Harriet Backer (1845-1932), la musique des couleurs, catalogue d’exposition, Paris, Flammarion, 2024, 184 pages.        

---

---