Hommage à Dominique Ponnau (1937-2024)

Nous avons la tristesse d’annoncer la disparition de Dominique Ponnau, le 7 avril 2024. Il avait été en qualité de directeur de l’École du Louvre membre du conseil d’administration de notre société de 1980 à 1983. Né à Vannes, le 24 juin 1937, il a été élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, où il a obtenu l’agrégation de lettres classiques. S’il fut un temps assistant d’André Chastel à l’Université, il choisit la voie de l’administration de la Culture, d’abord comme directeur du Centre de civilisation française de Varsovie, puis en tant que conseiller technique du ministre des affaires culturelles, Edmond Michelet (1969-1970) puis Jacques Duhamel (1971-1972). Pendant cinq ans de 1972 à 1977, il dirigea l’inspection générale des Musées classés et contrôlés.
Nommé directeur des études de l’École du Louvre en 1978, il en devint le premier directeur au moment de sa réorganisation. Jusqu’en 2002, il a dirigé les nouveaux projets d’une institution en pleine mutation qui devait s’affirmer au niveau national et international. Il défendit sa présence au sein du Louvre et obtint le transfert des locaux depuis la cour Visconti (amphithéâtre Courajod et salles adjacentes) et leur réaménagement architectural d’une grande qualité dans l’aile de Flore, ainsi qu’au nouvel amphithéâtre Richelieu au Carrousel. Ce vaste projet qui aboutit en 1998 par l’inauguration de la nouvelle École du Louvre, s’accompagnait d’une réflexion globale sur le rôle scientifique et la pédagogie, de la mise en place d’un réseau international d’études et d’échanges, du développement de cours en régions, de colloques scientifiques et d’édition. Il y créa en 1986 le département de formation initiale des conservateurs, qui devint l’École du Patrimoine en 1990 (puis Institut du Patrimoine) et devait se séparer de l’École du Louvre.
Passionné par les rapports entre l’art et la foi, entre vie artistique et vie spirituelle, il a été président du Centre européen d’art sacré (1978-1986) et de la Commission pour la sauvegarde et l’enrichissement du patrimoine cultuel (1980-2005). Se méfiant de l’expression d’art sacré, il y fit rayonner sa conception de l’art par des méditations sur la Bible, Giotto ou Caravage et de nombreuses participations à des ouvrages où la foi animait les artistes.
Hommage par Geneviève Bresc-Bautier.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Brice Leibundgut (16 avril 2024). Hommage à Dominique Ponnau (1937-2024). Société de l’Histoire de l’Art Français (SHAF). Consulté le 17 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/w86i