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Entre sculpture et médaille ; entre Paris et Rome, trajectoire transnationale de Marcelle Lancelot-Croce – Communication le 22 juin 2024 par Katia Schaal et Francesca Romana Posca

Hubert Ponscarme, Mlle Marcelle Lancelot, 1881, Paris, musée d’Orsay, Medor 1187 © Musée d’Orsay / Patrice Schmidt

Première femme à remporter une bourse de voyage à l’issue du Salon des artistes français de 1889, première femme à laquelle le jury de l’Exposition universelle de 1900 décerne une médaille d’or, première femme décorée de la Légion d’honneur pour ses œuvres, etc., Marcelle Lancelot (1863-c.1946) compte parmi ces sculptrices mues par l’ambition de mener une carrière professionnelle.

Dotée d’un talent artistique précoce et successivement façonné par son père, le lithographe Dieudonné Lancelot (1822-1894), Hubert Ponscarme (1827-1903) et Eugène Delaplanche (1831-1891), elle expose dès ses quinze ans aussi bien dans la section sculpture que dans la section gravure en médailles du Salon. Sa polyvalence à modeler en bas-relief et à tailler l’acier ne s’arrête d’ailleurs pas à ces deux disciplines. Elle s’exprime également par la peinture, le pastel, la lithographie si bien que sa production relève d’une intermédialité inédite.

La question de la transnationalité de son parcours s’impose aussi en considérant son installation à Rome à la suite de son mariage avec l’italien Odoardo Croce en 1892. Dans cet environnement effervescent et résultant du nouveau statut de Rome en tant que capitale depuis 1870, la sculptrice-médailleuse s’immerge dans la communauté cosmopolite des artistes étrangers. Grâce à son réseau, elle saisit les opportunités offertes aux étrangers qui sont perçus comme porteurs d’une certaine modernité dans une ville en plein renouvellement. Autrice de portraits pour le Palazzo Madama (Sénateur Enrico Cosenz, 1908), mais surtout conceptrice de médailles pour la papauté (Léon XIII, 1900), la famille royale (Umberto Ier, 1901), les autorités italiennes (on retient notamment une série métallique célébrant l’Unité du pays) jusqu’à se compromettre dans la réalisation d’un profil métallique de Mussolini (1926), elle ne cesse jamais de répondre à la commande publique française, notamment pendant la Première Guerre mondiale (L’œuvre des Barbares, 1916-1919).

Cette communication, étayée par des sources d’archives inédites, se propose de revenir sur sa trajectoire professionnelle pour comprendre à quel point la création médaillistique a été émancipatrice pour cette sculptrice, sans faire d’elle un modèle d’artiste féministe, ce qu’elle n’a jamais revendiqué. Plus intéressant est la question des réseaux parisiens, romains, voire troyens dans lesquels elle gravite pour trouver du travail et élargir le cercle de ses recommandations.

Communication présentée par Anne Pingeot.

Samedi 22 juin 2024 à 18h, à l’INHA, salle Vasari (1er étage).

 

Séance du 22 juin 2024


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Brice Leibundgut (21 mars 2024). Entre sculpture et médaille ; entre Paris et Rome, trajectoire transnationale de Marcelle Lancelot-Croce – Communication le 22 juin 2024 par Katia Schaal et Francesca Romana Posca. Société de l’Histoire de l’Art Français (SHAF). Consulté le 10 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/w2jj


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