Exposition « Étienne Dinet, passions algériennes » à l’Institut du Monde Arabe

Le peintre Étienne Dinet (1861-1929) est bien connu des amateurs de peinture orientaliste, mais ils devaient jusqu’à présent se contenter d’admirer quelques rares tableaux dans quelques musées ou de feuilleter des livres d’art : en effet, la dernière rétrospective Dinet en France remonte à 1930, au lendemain de sa mort. Mais cette faible visibilité n’empêche pas la cote de ce peintre de rester soutenue dans les ventes aux enchères.

Merci à l’Institut du Monde Arabe et à Mario Choueiry, commissaire de cette exposition, qui remédient à notre manque en présentant environ 70 œuvres de ce peintre, des huiles sur toile mais encore des gravures et illustrations car Étienne Dinet a illustré voire enluminé plusieurs livres.

Étienne Dinet, Arabes galopant sur des ânes, 1888 © Brice Leibundgut

La rencontre de l’Algérie au cours des années 1880 est un véritable choc pour Étienne Dinet qui va alors consacrer toute sa vie à ce pays où il s’installe, dont il apprend la langue, dont il défend les intérêts, dont il prend la religion… Si bien que les Algériens qui ont perçu son assimilation à leur culture le considèrent de tous temps comme un véritable peintre autochtone et non pas comme un représentant d’une puissance coloniale.

Étienne Dinet, Jeune fille de Bou-Saâda, Musée d’Orsay, © Brice Leibundgut

C’est cette fascination pour l’Algérie qui nous guide dans cette exposition sous-titrée « Passions algériennes ». Les premières salles nous présentent le regard ethnographique de Dinet sur la région de Bou-Saâda où il s’était installé : ses paysages, ses femmes Ouled-Naïl, ses vieillards en prière et progressivement, l’exposition retrace la quête mystique de Dinet au sein de l’islam.

Étienne Dinet, Le départ du conscrit © Brice Leibundgut

Seul regret, cette exposition ne bénéficie pas d’un catalogue, en revanche signalons qu’elle en encore ouverte jusqu’au 15 septembre 2024.

Compte-rendu par Brice Leibundgut.

Étienne Dinet au chevalet