Hommage à Daniel Ternois (1924-2024)

Daniel Ternois © AICA France

Nous sommes tristes d’annoncer le décès de Daniel Ternois qui avait été président de la Société en 1985 et membre du conseil d’administration jusqu’à sa démission en 2020. Né le 6 décembre 1924, il a disparu dans sa centième année. Agrégé de lettres, docteur d’état, il avait commencé sa carrière en 1951 comme conservateur du musée Ingres de Montauban, ce qui détermina toute sa recherche, son enseignement et ses publications consacrée à la carrière et aux œuvres de l’éminent peintre. Après une dizaine d’années à Montauban, il fut nommé professeur d’histoire de l’art à l’université de Lyon (1962-1986), puis de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (1986-1991).

Cherchant à donner les sources nécessaires à la compréhension de la vie et l’œuvre d’Ingres, il s’était consacré à la correspondance de l’artiste, publiant déjà les lettres d’Ingres à Calamatta, dans le Bulletin du musée Ingres. En 1986, dans les Archives de l’art français de notre société (t. XXVIII, p. 161-200), il avait publié « La correspondance d’Ingres. État des travaux et problèmes de méthode », avant de réfléchir sur ce thème : « Du bon usage des correspondances : les lettres d’Ingres à Marcotte et à Gilibert » (Bulletin, 1995, p. 213-238). C’est ainsi qu’il a donné à la société l’édition, présentée et annotée, des Lettres d’Ingres à Marcotte d’Argenteuil et Dictionnaire dans les Archives de l’art français, XXXV et XXXVI, en 1999 et 2001. En revanche c’est chez Honoré Champion qu’il a publié les Lettres d’Ingres à Gilibert (2004), les Lettres 1804-1841 (2011) et Lettres 1841-1867 (2016). On ne saurait oublier d’associer à ces travaux la mémoire de son épouse, Marie-Jeanne Ternois (1926-2019), aussi membre de notre société qui collabora à ses publications.

Outre ses nombreuses publications consacrées à Ingres, Daniel Ternois s’est aussi intéressé à l’œuvre de Jacques Callot, étudiant en particulier les dessins du siège de l’île de Ré, ceux pour la tentation de saint Antoine, et publiant un ouvrage de synthèse sur L’art de Jacques Callot (1962). Alors que son enseignement à Lyon lui permettait de travailler aussi sur l’histoire de l’art lyonnaise.

Il a ainsi publié auprès de la société :

« Dessins de Jacques Callot pour Le Siège de l’île de Ré », Bulletin 1958, p.25-30.

« Une vente de tableaux provenant d’églises parisiennes en 1810 », avec Antoine Schnapper, Bulletin, 1976, p. 115-162.

« Un peintre bourguignon à Lyon au XVII^e siècle : Guillaume Perrier », Bulletin 1978, p. 53-78.

« Tableaux des églises de Lyon réservées pour le Conservatoire des arts : quatre inventaires », Archives de l’Art français, tome XXV, 1978, p. 227-248.

« La correspondance d’Ingres. État des travaux et problèmes de méthode », Archives de l’Art français, tome XXVIII, 1986, p.161-200.

« Du bon usage des correspondances : les lettres d’Ingres à Marcotte et à Gilibert », Bulletin 1995, p. 213-238.

« Lettres d’Ingres à Marcotte d’Argenteuil », Archives de l’art français, tome XXXV, 1999.

« Lettres d’Ingres à Marcotte d’Argenteuil – Dictionnaire », Archives de l’art français, tome XXXVI, 2001.

Hommage par Geneviève Bresc-Bautier.

Nota : les tomes XXXV et XXXVI des Archives de l’Art français peuvent être acquis auprès des éditions Faton sur le site https://www.faton.fr/editions/shaf/ (27€ le volume)

Archives de l’Art français, tome XXXV